Vagues à l'âme

Publié le par Murasane

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La mer, et ses vagues. Etendue gigantesque aussi salée que sublime, la muse de tant de poètes, la compagne de tant de marins, la poubelle de tant d’industriels, la mer ne serait pas tout cela sans les vagues qui la compose. Elles ne sont pourtant qu’un peu d’eau et d’écume, nées dans l’anonymat, loin de tout repère, et dés les premiers instants vouées à un destin tragique. Aussitôt, la vague se met en marche, joint aveuglement ses congénères dans une marche à la cadence aussi infernale que périodique, orchestrée par quelque Poséidon bienveillant mais inflexible, coordonnant les flux et reflux, les vents et courants, les marées et brassées. Ces particules élémentaires, par millions déplacées, ces foules, ces légions, œuvrent avec abnégation et courage à l'accomplissement de leur but. Lequel ? Nulle ne le sait, nulle n’en n’a cure. Seul avancer compte, avancer et avancer encore, avalant les faibles, fusionnant avec les fortes, œuvrer sans ciller à l’accomplissement d’un but supérieur qui la dépasse entièrement. La voilà à présent qui s’approche du rivage, trop vite, trop fort, la fin approche, elle n’a pas peur, elle est fière, la vague, fière et fidèle à la mer patrie, pour qui elle donne sa vie sans coup férir. Et là, le fracas, l’explosion, le néant. Le ressac repousse son cadavre afin que ces descendantes puissent à leur tour monter à l’assaut du rivage et accomplir leur destin de martyr marin.  

En bref, les vagues sont un peu les zombis du monde aquatique.

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